Films en Fusée #2 – Battle of the Sexes

Hello tout le monde ! Il y a quelques jours je suis allée voir un film bien cool et je pensais partager mon avis avec vous, on va parler de Battle of the Sexes ! (Je précise que même si je développerai quelques détails je resterai assez vague pour ne pas spoiler.)

De base j’en ai entendu parler aux infos sur France 3, et en voyant que Steve Carell et Emma Stone faisaient partie du casting je me suis dis : pourquoi pas ?

Battle of the Sexes c’est l’histoire de la tenniswoman Billie Jean King, qui militait pour les droits des femmes en Amérique, reconnues comme biologiquement inférieures aux hommes à l’époque (on a dit à l’époque, hein). Pour cela elle veut mettre en place elle-même un tournoi exclusivement féminin, pour concurrencer les autres organisateurs de tournois de tennis, qui paient les hommes beaucoup plus que les femmes en compétition. En réponse à son initiative de plus en plus médiatisée Bobby Riggs, un addict des paris et des jeux d’argent ainsi qu’ancien tennisman, veut faire le pari de l’année en prouvant que les hommes sont définitivement plus forts que les femmes, en défiant la meilleure dans ce domaine qui est bien sûr en ce temps là Billie Jean King.

La lutte féministe du film se résumerait donc à un match de tennis, à en croire le début du film et la bande-annonce ? Pas seulement. Tout un pan du film est (volontairement ?) mis à l’écart dans la bande-annonce ainsi qu’il l’a été sur France 3 (les méchants) : la dimension LGBTQ. Le film n’est pas uniquement sur le féminisme mais sur l’acquisition des droits LGBTQ et l’intersectionnalité. Comment gérer une carrière professionnelle publique en étant non seulement une femme mais aussi un membre de la communauté LGBTQ ? Même si cet angle de film n’est pas l’élément principal, il reste un axe énormément développé en lien avec la rhétorique féministe et antiféministe, par exemple avec la réflexion sur les sentiments. Une femme est moins forte qu’un homme ? C’est parce qu’elle laisse ses sentiments prendre le dessus. Beaucoup de mythes sexistes sont ainsi exploités et détruits par le film de manière légère et amusante, mais néanmoins criantes de vérité.

Et justement dans cette optique de légèreté et d’amusement, à contraster à la rhétorique féministe sérieuse, j’ai trouvé que le casting avait été vraiment bien choisi : Emma Stone jouant dans de plus en plus de films sérieux est parfaite dans le rôle de Billie Jean King, comme une femme forte devant garder son sang-froid, comparée à Steve Carell, le bouffon du film (qui ressemble un peu ici à Austin Powers il faut dire), très connu pour ses gags hilarants dans The Office. D’ailleurs cela m’a quand même surpris de le voir jouer un rôle hyper comique voire grotesque, dans le sens où dans un autre film également réalisé par Jonathan Dayton et Valerie Faries, à savoi Little Miss Sunshine, il avait été casté pour un personnage assez grave et sérieux. En bonus de casting on peut également retrouver Alan Cumming qui joue le tailleur officiel des tenniswoman et qui est également un militant LGBTQ.

Pour revenir sur les réalisateurs, on retrouve vraiment leur patte dans l’esthétique du film, avec des gros plans reflétant très bien les émotions des personnages, mais aussi l’utilisation des couleurs vives qui est un bonheur pour les yeux, ajoutant à la dynamique du film. J’applaudis aussi la bonne gestion du suspense tout au long du film, qui va très bien avec l’exploitation du tennis, on a l’impression d’assister à de vrais matchs sans que ça ne devienne ennuyeux ce qui n’est pas facilement réalisable. Les coulisses des matchs permettent aussi de comprendre mieux l’entrainement des joueur.euses et leurs caractères, mais aussi d’en apprendre plus sur le tennis qui est un sport qui personnellement m’a longtemps tenu à cœur. Le film est à la fois pétillant, dramatique, plein de suspense, avec une bonne alchimie entre les acteurs principaux, qui fait qu’on ne voit vraiment pas le temps passer pendant les deux heures.

Enfin, le film nous apprend l’importance du sport, notamment dans le mouvement féministe américain. En effet suite à de nombreuses plaintes de la différence de salaires entre les hommes et les femmes dans le sport, mais également de la différence d’accès au sport entre les hommes et les femmes, l’Amérique passe en 1972 une loi appelée ‘Title IX’. Cette loi interdit toute discrimination sur la base du sexe dans les programmes d’éducation soutenus par les Etats-Unis, ce qui a permit aux femmes de participer à des compétitions sportives dans les universités américaines. Dès 1973 on note une augmentation de la participation sportive des femmes à l’université de 900%, ce qui leur permet d’avoir des bourses scolaires sportives et un meilleur accès à l’éducation.

Et c’est sur cette petite parenthèse historique que se termine cette review ciné, j’espère qu’elle t’a plu ! Tu comptes aller voir le film ? Tu as déjà été le voir ? N’hésite pas à m’en faire part, et à la prochaine !

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